Comment devient-on guide-conférencier·ère ?
C’est une question qui revient souvent lorsque je discute avec des visiteurs·euses curieux·ses ou parfois même des étudiant·e·s en quête d’une vocation. Être guide-conférencier·ère, c’est un métier fascinant, mais qui ne s’improvise pas. Entre les études, les stages et une formation continue presque perpétuelle, le chemin pour obtenir la fameuse carte professionnelle est aussi riche que le métier lui-même. Alors, comment devient-on guide-conférencier·ère ? Suivez-moi, je vous explique tout.
Une formation (très) sérieuse pour raconter l’Histoire
Pour devenir guide-conférencier·ère, il faut avant tout passer par les bancs de l’école. Et non, ce n’est pas juste une question de bien savoir parler ! La première étape, c’est d’obtenir une licence en histoire, histoire de l’art, ou tout autre diplôme lié au patrimoine. Si vous avez la fibre linguistique, des études en langues peuvent aussi être une porte d’entrée… à condition de compléter le tout avec une solide formation en médiation culturelle.
Ensuite, on poursuit souvent avec une formation spécialisée, comme une licence professionnelle « guide-conférencier·ère », qui prépare aux aspects pratiques du métier. À la clé, la fameuse carte professionnelle, délivrée par le ministère de la Culture. C’est un peu le Saint Graal du métier : elle atteste de vos compétences et vous autorise à guider dans les monuments historiques et les villes labellisées « Ville d’Art et d’Histoire ».
Et cette carte, croyez-moi, elle se mérite ! Entre les cours théoriques sur les périodes historiques, l’architecture, la muséologie, et les exercices pratiques (comme savoir captiver un groupe de 30 personnes sous la pluie), on est loin d’une promenade de santé.
Mais apprendre ne s’arrête jamais…
Être guide-conférencier·ère, c’est un métier où l’on ne cesse jamais de se former. Un·e nouvel·le artiste à découvrir, une exposition temporaire à décrypter, un détail architectural qui nous avait échappé… Chaque visite demande une préparation minutieuse, parfois des heures de recherche, pour que le contenu soit aussi complet qu’adapté au public.
Et attention : ici, pas de place pour l’improvisation totale. On est certes créatif·ve, mais sur une base solide. Les visiteurs·euses viennent chercher des faits, des anecdotes, et une narration rigoureuse. Un·e guide-conférencier·ère, c’est un peu un mélange entre un·e historien·ne, un·e conteur·euse et un·e animateur·rice de scène.
Un métier passion, mais pas toujours facile
On me demande souvent : « Mais ça doit être super, non, de visiter des endroits magnifiques tous les jours ? » Et oui, c’est un métier passion. Mais attention, il y a aussi des réalités plus difficiles. La grande majorité des guides-conférencier·ère·s sont indépendant·e·s, ce qui signifie jongler entre les réservations, la gestion administrative et les périodes creuses. Peu de guides ont la chance de décrocher un contrat fixe.
Et puis, il y a la fameuse précarité saisonnière : des journées pleines en été, et des semaines plus calmes en hiver. Mais ce qui nous tient, c’est l’amour de transmettre, de créer des moments uniques avec les visiteurs·euses, et de voir leurs yeux s’illuminer lorsqu’ils découvrent un détail caché ou une histoire oubliée.
Devenir guide-conférencier·ère, c’est aussi…
- Savoir-faire : maîtriser son sujet sur le bout des doigts pour pouvoir répondre à toutes les questions.
- Savoir-être : adopter une posture accueillante, attentive, tout en gardant une gestuelle dynamique et une voix engageante (oui, même à 9 heures du matin).
- Créativité : adapter chaque visite au public, inventer de nouvelles thématiques, et parfois… se transformer en metteur·euse en scène ou en animateur·rice pour captiver son auditoire.
Et après, ça ressemble à quoi ?
Après toutes ces étapes, le métier de guide-conférencier·ère devient une véritable aventure humaine et culturelle. Chaque journée est différente : on passe d’un groupe de scolaires surexcité·e·s à une visite privée pour des passionné·e·s d’histoire, tout cela dans des décors époustouflants. Et c’est bien là tout le sel du métier : le plaisir de partager l’Histoire, celle avec un grand H, et toutes les petites histoires qui la rendent si vivante.
Alors, si vous rêvez de devenir guide-conférencier·ère, préparez-vous à travailler dur, à rester curieux·se, et surtout à ne jamais cesser d’apprendre. Qui sait, peut-être que dans quelques années, ce sera vous qui répondrez à cette question… lors d’une visite !